Classification syntec : guide complet sur les coefficients
La convention collective Syntec est essentielle dans le dialogue entre employeurs et employés au sein des bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs-conseils et sociétés de conseils. Elle établit les droits et devoirs concernant le travail, la rémunération, la formation, la santé et plus. Elle présente aussi des directives spécifiques sur la classification des postes et des coefficients salariaux.
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Signée le 15 décembre 1987 par les principales syndicales des employeurs (Syntec et Cinov) et des employés (FIECI CFE-CGC, FEC FO, CFTC Média+), cette convention a été rendue obligatoire pour toutes les entreprises du secteur dès le 24 avril 1989 suite à un arrêté ministériel. Elle a été régulièrement mise à jour, le plus récemment par l’avenant n° 46 du 16 juillet 2021, qui concerne les salaires minimaux.
Cette convention touche les entreprises spécialisées en ingénierie, conseil, services informatiques, organisation de salons et services linguistiques, couvrant près de 800 000 employés, dont une majorité d’ingénieurs et cadres. Elle ne s'adresse pas aux entreprises liées à d'autres conventions collectives comme celles de la métallurgie ou de la chimie.
Importance dans le secteur technologique et d'ingénierie
Dans les domaines de la technologie et de l'ingénierie, caractérisés par une innovation constante et une grande diversité de missions, la convention collective Syntec assure un cadre juridique et social solide. Elle soutient le dialogue social et la négociation collective, favorisant ainsi le développement et la compétitivité des entreprises et la valorisation des compétences des employés.
Un facteur clé pour le secteur, elle contribue significativement à l’économie française avec les entreprises du secteur représentant 12 % du PIB national, 25 % de la R&D privée, 40 % des exportations de services et 50 % des brevets déposés en France, tout en participant activement à la transition écologique et à la transformation numérique du pays.
Les bases de la classification des coefficients
La classification des coefficients Syntec est conçue pour catégoriser les postes des employés selon leur qualification, responsabilité et expérience. Cet outil est crucial pour établir le salaire minimum admissible pour un employé, ainsi que son indice Syntec, reflet de l'évolution du pouvoir d'achat dans l'industrie.
Principes généraux des coefficients Syntec
La classification d'un employé selon Syntec est représentée par une paire de chiffres "X.X", reflétant deux concepts clés : le niveau hiérarchique, indiqué par le premier chiffre, et la fonction, indiquée par le second.
Le niveau hiérarchique, ou la position, s'échelonne de 1 à 5 pour les employés, techniciens et agents de maîtrise (ETAM), et de 1 à 8 pour les cadres et ingénieurs. Plus le chiffre est élevé, plus grande est la responsabilité, l'autonomie et les compétences de l'employé.
La fonction décrit le type d'activité de l'employé, allant de 1 à 3 pour les ETAM, et de 1 à 4 pour les cadres et ingénieurs. Un chiffre plus élevé traduit une plus grande expertise, expérience et polyvalence.
Le coefficient Syntec, résultat de la multiplication de la position par la fonction, détermine concrètement la classification de l'employé. Par exemple, un ETAM avec une position de 3 et une fonction de 2 obtiendrait un coefficient de 6. Pour un cadre avec une position de 4 et une fonction de 3, le coefficient serait de 12.
Structure de la grille de classification
La grille de classification Syntec se divise en deux sections : une pour les ETAM et une pour les cadres et ingénieurs, chacune détaillant les fonctions et positions et indiquant le coefficient correspondant à chaque association de ces deux paramètres.
Pour les ETAM, la grille inclut les fonctions d'exécution, de maîtrise et d'expertise, avec des positions allant de 1 à 5. Les coefficients varient de 220 à 500. Pour les cadres et ingénieurs, les fonctions se répartissent en conception, organisation, direction et synthèse, avec des positions de 1 à 8, et des coefficients de 95 à 270.
Régulièrement actualisée via des avenants à la convention collective, la grille intègre aussi les salaires minimaux attribués à chaque coefficient, avec le dernier avenant, le numéro 46, datant du 16 juillet 2021.
Coefficients des ETAM chez Syntec
Les Employés, Techniciens et Agents de Maîtrise (ETAM) occupent une place cruciale au sein des entreprises relevant de la convention collective Syntec. Leur positionnement, allant de l'exécution à l'expertise, dans divers domaines tels que le technique, l'administratif ou le commercial, est défini par des coefficients Syntec. Ces coefficients influencent directement leur rémunération, leur indice Syntec, et leur période d'essai, entre autres aspects.
Explorons en profondeur la manière dont ces coefficients sont attribués aux ETAM chez Syntec et l'impact qu'ils ont sur l'organisation.
Identification et rôles des ETAM dans l'entreprise
Positionnés entre les employés et les cadres, sans toutefois être des ingénieurs, des cadres ou des ouvriers, les ETAM peuvent endosser des rôles d'encadrement ou de coordination. Leur quotidien implique une collaboration étroite, non seulement en interne avec leurs équipes, mais aussi en externe avec clients, fournisseurs ou partenaires. Ils se caractérisent par leurs compétences techniques, leur rigueur, leur capacité de réaction et leur orientation service.
Le spectre de fonctions parmi les ETAM est large, incluant des postes comme dessinateur, technicien d'études, de laboratoire, de maintenance, de contrôle, de production, qualité, informatique, assistant dans les domaines administratif, comptable, juridique, commercial, de direction, de gestion de projet, ainsi que des rôles tels que chargé d'accueil, de clientèle, de communication, de formation, de recrutement, et de marketing.
Détails des coefficients pour les ETAM
La classification des ETAM au sein de Syntec repose sur deux axes : la position et la fonction. La position indique le niveau hiérarchique, allant de 1 à 5, tandis que la fonction reflète le type d'activité, segmenté en trois catégories : exécution, maîtrise ou expertise. Le coefficient résultant est le fruit du produit entre la position et la fonction, comme un ETAM position 2 et fonction 3 aura un coefficient de 6.
La grille Syntec comprend huit coefficients, s'échelonnant de 220 à 500. Chaque coefficient correspond à un minimum de salaire brut mensuel, ajusté selon les avenants à la convention collective. L'avenant n° 46 du 16 juillet 2021 fixe par exemple les salaires minimaux suivants
Position
Fonction
Coefficient
Salaire Minimal Brut Mensuel
1
1
220
1 635,00 €
1
2
240
1 765,00 €
1
3
250
1 840,00 €
2
1
275
2 025,00 €
2
2
310
2 285,00 €
2
3
355
2 615,00 €
3
1
400
2 950,00 €
3
2
450
3 315,00 €
Exemples concrets et cas d'application
Voici quelques illustrations de la mise en application de cette classification chez Syntec :
- Un dessinateur, utilisant un logiciel de CAO pour créer des plans sur instructions précises, peut être classifié en position 1.2 avec un coefficient de 240 et un salaire minimal de 1 765,00 €.
- Un technicien d'études, développant des solutions techniques en adéquation avec les exigences du projet, pourrait se trouver en position 2.2, coefficient 310, pour un salaire de 2 285,00 €.
- Un assistant de gestion, gérant les aspects administratifs et financiers d'un portefeuille de projets et interagissant avec les clients et les partenaires, pourrait être en position 2.3, avec un coefficient de 355 et un salaire de 2 615,00 €.
- Un technicien de maintenance, spécialisé dans l'intervention sur équipements complexes, se verrait attribuer la position 3.1, coefficient 400, pour un salaire de 2 950,00 €.
- Enfin, un chargé de formation, responsable de la conception et de l'animation de programmes de formation, pourrait se classer en 3.2, avec un coefficient de 450 et un salaire de 3 315,00 €.
Coefficients des cadres chez Syntec
Les ingénieurs et cadres chez Syntec jouent un rôle primordial dans divers secteurs, allant du technique à l'administratif et au commercial. Leurs missions comprennent la conception, l'organisation, la direction et la synthèse, qui sont classées selon un système de coefficients impactant directement leur rémunération, leur indice de classification et leur période d'essai. Explorons comment ces coefficients sont attribués et leurs implications au sein de l'entreprise.
Caractéristiques des postes de cadre
Ayant généralement un haut niveau de qualification, les ingénieurs et cadres (IC) disposent d'une grande autonomie et assument souvent de lourdes responsabilités. Leurs tâches varient considérablement, incluant la gestion de projets, de services ou de départements, dans des domaines aussi variés que l'ingénierie, la consultance, l'audit, ou encore dans des positions de direction au sein de l'entreprise. L'exercice de ces fonctions exige d'excellentes compétences techniques, une forte créativité, des qualités de leader et une orientation client marquée.
Détail des coefficients pour les cadres
La classification des IC se base sur leur position et leur fonction au sein de l'entreprise, allant respectivement de 1 à 8 pour la position et de 1 à 4 pour la fonction. Le calcul du coefficient, résultant de la multiplication de ces deux critères, détermine leur classification et, par effet, leur salaire minimal. Ainsi, un coefficient Syntec est établi pour chaque rôle, influençant directement le salaire minimum brut mensuel, conformément à l'avenant n° 46 de la convention collective daté du 16 juillet 2021.
Exemples et implications sur la rémunération
Cette grille montre comment divers postes chez Syntec sont classés et rémunérés, à partir d'exemples précis d'ingénieurs en études, de chefs de projet, de consultants, et de directeurs techniques. Toutefois, il est important de souligner que ces salaires minimaux sont des planchers conventionnels et ne prennent pas en compte les primes, avantages en nature, ou encore l'impact de l'expérience, de la performance et du marché du travail sur le salaire final, qui peut être significativement supérieur.
Évolution et progression dans la grille de classification
La grille de classification Syntec est dynamique et peut changer tout au long de la carrière d'un salarié, en fonction de l'évolution de ses compétences, responsabilités et missions. Ces changements peuvent influencer la rémunération, les opportunités de formation et la mobilité professionnelle du salarié. Examinons de plus près comment s'opère cette évolution des coefficients Syntec et son impact sur la carrière des salariés.
Modalités d'évolution des coefficients
Deux principales voies permettent l'évolution des coefficients Syntec :
- Changement de fonction : cela se produit lorsque le salarié passe à une fonction différente, que ce soit au sein de la même position ou vers une position différente. Un ETAM peut, par exemple, évoluer de la fonction d'exécution à la fonction de maîtrise, ou un IC peut passer de la fonction de conception à celle d'organisation.
- Changement de position : cette évolution implique un passage du salarié d'une position à une autre. Par exemple, un ETAM peut progresser de la position 2 à la position 3, ou un IC de la position 4 à la position 5.
Pour qu'une évolution des coefficients soit justifiée, elle doit reposer sur un changement réel des fonctions exercées par le salarié et non sur une simple évaluation de la performance ou de l'ancienneté. Un avenant au contrat de travail, détaillant le nouveau coefficient Syntec, le salaire minimum ajusté et les conditions d'une nouvelle période d'essai, doit concrétiser cette évolution. De plus, le comité social et économique (CSE) de l'entreprise doit être informé de tout changement de classification.
Impact sur la carrière professionnelle
L'évolution des coefficients Syntec joue un rôle clé dans le développement professionnel du salarié, influençant notamment :
- La rémunération : la mise à jour des coefficients entraîne une hausse du salaire minimal conventionnel, que l'employeur est tenu de respecter. Le salaire réel peut aussi augmenter suite à des négociations individuelles ou collectives, en fonction de la politique salariale de l'entreprise et du marché du travail.
- La formation : une évolution de coefficient peut nécessiter une actualisation ou un renforcement des compétences, rendues possibles grâce à des formations financées par l'employeur, le plan de développement des compétences ou le compte personnel de formation (CPF).
- La mobilité : de nouvelles perspectives de mobilité peuvent s'ouvrir pour le salarié, qui peut alors changer de poste, de service, voire d'entreprise. Des dispositifs tels que la période de mobilité volontaire externe (PMVE) ou le congé de mobilité facilitent ces transitions en garantissant la sécurité du contrat de travail initial.
L'évolution des coefficients Syntec est ainsi un moteur de progression professionnelle, permettant aux salariés de valoriser leurs compétences et leur engagement. C'est également un vecteur de motivation, de reconnaissance et de fidélisation, contribuant à une plus grande implication et satisfaction au travail.
Conseils pratiques pour les employés et employeurs
La classification Syntec joue un rôle crucial pour les employés et employeurs soumis à la convention collective Syntec, influençant des aspects tels que la rémunération, la formation, la mobilité professionnelle, ainsi que la santé et la sécurité au travail. Il est essentiel de bien comprendre cette classification, de l'appliquer correctement et de l'adapter au fil du temps. Découvrons ensemble quelques recommandations utiles concernant la classification Syntec.
Comment négocier son coefficient ?
Le coefficient Syntec est un facteur déterminant le salaire minimum d'un employé. Il peut être sujet à négociation au moment de l'embauche, d'une promotion ou d'un changement de poste. Pour négocier efficacement son coefficient, il est recommandé de :
- Se renseigner sur la grille de classification Syntec et les salaires minimaux associés à chaque coefficient.
- Comparer sa position à celle de collègues exerçant des fonctions similaires au sein de l'entreprise ou du secteur.
- Mettre en avant ses compétences, responsabilités, missions et résultats obtenus.
- Argumenter objectivement et de manière constructive, en s'appuyant sur des données chiffrées.
- Adopter une approche réaliste, prenant en compte la situation de l'entreprise et du marché du travail.
- Se montrer ouvert aux concessions, comme accepter des primes, avantages en nature ou opportunités de formation.
Veiller à l'adéquation poste-coefficient
Il est important de s'assurer que le poste occupé et le coefficient Syntec attribué sont en adéquation pour garantir une rémunération juste. Cela aide également à minimiser les risques de conflits, de démotivation ou de rotation du personnel. Pour cela, il est conseillé de :
- Contrôler régulièrement si le coefficient reflète fidèlement les fonctions réelles, en prenant en compte les évolutions du poste.
- Ajuster le coefficient en cas de modification des tâches, en formalisant le changement par un avenant au contrat de travail et en informant les instances représentatives du personnel.
- Veiller au respect des salaires minimaux prescrits par la convention collective pour chaque niveau de coefficient, les ajustant si nécessaire.
- Consulter les représentants du personnel et les organisations syndicales en cas d'incertitude ou de désaccord concernant la classification d'un employé.
Actualisation et adaptation aux évolutions professionnelles
La classification Syntec n'est pas immuable ; elle évolue pour s'adapter aux transformations des métiers, technologies et pratiques professionnelles. Restez informés des mises à jour de la convention collective et engagez-vous dans des démarches de formation continue pour maintenir ou améliorer vos qualifications. Pour cela :
- Consultez régulièrement le site de la Fédération Syntec pour les dernières modifications de la convention collective.
- Référez-vous aux guides pratiques sur la santé au travail et l'égalité professionnelle pour des conseils sur la prévention des risques et la promotion de la diversité.
- Profitez des dispositifs tels que le plan de développement des compétences ou le compte personnel de formation pour suivre des formations qualifiantes.
- Participez aux ateliers RH proposés par la Fédération Syntec, abordant des sujets cruciaux pour la gestion efficace des ressources humaines.
La classification Syntec est essentielle pour classer les emplois selon le niveau de qualification, la responsabilité et l'expérience au sein des entreprises régies par la convention collective Syntec. Ce système est déterminant pour fixer le salaire minimal, calculer l'indice Syntec, définir la période d'essai, entre autres, pour chaque employé.
Ce modèle comprend deux grilles distinctes : l'une pour les Employés, Techniciens, et Agents de Maîtrise (ETAM), et l'autre pour les Ingénieurs et Cadres (IC). Chaque grille présente des fonctions et positions spécifiques, attribuant ainsi des coefficients Syntec correspondants.
Flexible, la classification Syntec n'est en aucun cas immuable. Elle se modifie en fonction de l'évolution des compétences, des responsabilités et des missions du salarié, influençant ainsi directement sa rémunération, ses opportunités de formation et de mobilité professionnelle. Il est donc crucial de bien comprendre ce système, de le respecter et de veiller à son évolution constructive.
FAQ
Présentation de la convention collective Syntec et son champ d'application
La convention collective Syntec formalise un ensemble d'accords régissant les salariés travaillant au sein des bureaux d'études techniques, cabinets d'ingénieurs-conseils, et sociétés de conseils. Cette réglementation est pertinente pour de nombreux domaines, incluant le numérique, l'ingénierie, le conseil, l'événementiel et la formation professionnelle. Elle établit des directives sur les conditions de travail, salaires, formations, et congés spécifiques aux employés de ces secteurs.
Elle catégorise les salariés en trois groupes : les employés, techniciens et agents de maîtrise (ETAM), les enquêteurs avec au moins deux ans d'expérience (CE), et les ingénieurs cadres (IC).
Définition et utilité du coefficient Syntec pour un salarié
Le coefficient Syntec, un indicateur clé au sein de cette convention, influe sur la progression salariale et définit le seuil minimal de rémunération pour chaque salarié. Il se base sur une classification des postes de travail selon l'autonomie, la responsabilité, le niveau de formation et l'expérience. Bien que ce soit l'employeur qui initialement determine le coefficient, celui-ci est ouvert à la négociation.
Distinction et classification des catégories d'emplois sous Syntec
Les catégories sous Syntec se répartissent en : ETAM (employés, techniciens, agents de maîtrise), CE (enquêteurs avec deux ans d'expérience) et IC (ingénieurs cadres). Chacune regroupe différentes fonctions, rangs et coefficients hiérarchiques, définis par la fonction exercée, le niveau de formation, les connaissances, les responsabilités et l'autonomie. Les principales différences entre ces catégories tiennent au degré de complexité, de créativité, et de supervision des missions.
Aperçu des salaires minimaux bruts selon les coefficients Syntec pour ETAM et cadres
Les salaires minimaux bruts selon les coefficients Syntec se présentent ainsi : pour les ETAM, ils s'échelonnent de 1 715 € (position 1.1, coefficient 240) à 2 415 € (position 3.3, coefficient 500), et pour les ingénieurs et cadres, de 2 033 € (position 1.1, coefficient 95) à 5 681 € (position 3.3, coefficient 270), conformément aux grilles de salaires Syntec 2024.
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